Les chaussures de randonnée

CHAUSSURES DE RANDONNÉE : 8 ASTUCES POUR BIEN LES CHOISIR

Quand on fait de la randonnée, les chaussures sont la base, l'élément non négociable entre notre corps et la montagne. Pourquoi non négociable ? Parce que la recherche du confort va demander toute notre attention. Voici 8 astuces, 8 conseils, pour savoir comment choisir ses chaussures de randonnée.

Vous vous rappelez votre première paire de chaussures de randonnée avec, les traditionnelles ampoules notamment au talon, et au petit orteil. Soit, c'était normal, c'était la première sortie : il fallait bien les "casser" ces chaussures après tout !

Les randonnées se poursuivirent, un peu plus longues, un peu plus difficiles, avec toujours les mêmes soucis : ampoules évidemment, mais pas que. Une méchante douleur sous le pied, comme si un nerf était coincé. Et cela n'arrivait qu'à la descente. "les chaussures de randonnée, il faut que ça fasse mal, sinon t'es pas un homme."Ah mince, moi qui pensais que...

Je grossis un peu le trait, mais c'est à peu près ça. Heureusement, cette époque est révolue. Enfin, j'espère ! Regardons ensemble les critères de choix quand on veut acheter des chaussures de randonnée.

1. Notre conseil : bien dans ses pompes !


Pourquoi souffrir ? Marcher est un réel plaisir, à condition de ne pas subir son équipement parce qu'il est mal adapté. Un équipement, quel qu'il soit, ne doit pas faire mal. Si c'est le cas, c'est que le choix est mauvais (ou que nous avons été mal conseillé).

Souvent, la randonnée requiert de marcher plusieurs heures, elle demande de faire parfois des milliers de pas en une journée. Souffrir n'est pas normal, nous devons bien garder ceci en tête quand on marche. Convaincu(e) ? On continue alors !

2. Randonnée : chaussures hautes ou chaussures basses ?


C'est LE débat qui agite le monde de la chaussure de randonnée depuis quelques mois / années : faut-il opter pour des chaussures hautes ou des chaussures basses ? Tout dépend de l'utilisation.

Si notre activité consiste à faire de l'alpinisme, et/ou à descendre des gros pierriers en courant, et/ou à porter un sac de 20kg pendant 3 semaines, et/ou à marcher dans 20cm de neige fraîche, alors il faudra opter pour une chaussure haute (dite également "à tige haute").

Pour tout le reste, nous conseillons les chaussures moyennes à tiges souples, ou même carrément des chaussures basses. Pourquoi ? Parce que leur confort, leur légèreté, et leur souplesse, sont inégalables. Mais avant tout, un petit rappel : les chaussures moyennes à tige souple et les chaussures basses ne sont pas de simples baskets. Elles sont généralement pourvues d'une semelle adaptée (type Vibram), de renforts, de pares-pierres, parfois d'une membrane imperméable, etc., bref, de quoi arpenter des terrains déjà bien scabreux.

"Oui mais moi j'ai les chevilles fragiles !", entend-on souvent. Sauf contre-indication médicale, il est important de muscler ses chevilles si on ne veut pas se les tordre. Or, maintenir ses chevilles dans une chaussure trop haute et trop rigide empêche littéralement vos muscles de travailler correctement. Si l'on craint pour ces chevilles, avant de partir là-haut, on peut déjà les faire travailler en bas : marche active, natation avec palmes, marche dans le sable, exercices de proprioception, etc.

Nous insisterons également sur le fait d'utiliser des bâtons télescopiques quand on porte des chaussures basses ou des chaussures mid à tige souple : propulsion à la montée, répartition du poids du sac à dos, points d'appui supplémentaires à la descente, aide à l'équilibre, ils n'ont que des avantages.

3. Chaussures de randonnée : la taille, ça compte...


Maintenant que nous savons quel type de chaussures est le plus adapté par rapport à notre activité principale, il est temps de parler de la taille des chaussures. Si on ne veut pas prendre de risques quand on est vendeur de chaussures de randonnée, on dit "allez-y, prenez 1 taille au-dessus de votre pointure habituelle."

Oui, mais c'est quoi la pointure habituelle ? Et comment je mesure mon pied ? Et les marques proposent toutes les mêmes pointures ? Et il vaut mieux se fier à la pointure Europe ou à la pointure UK ? Et est-ce qu'un pied ça gonfle pendant une journée de marche ? Autant de questions qui contre-balancent l'affirmation ci-dessus.

Quand on est dans un magasin, le mieux consiste évidemment à essayer la chaussure, et si possible avec la paire de chaussettes qu'on a l'habitude d'utiliser. Idem si on possède déjà des semelles de maintien. Marchons, tapons du pied, en avant, en arrière, en pente, en dévers, testons-les sous toutes les coutures, ce sera le meilleur moyen de se rendre compte.

Quand on achète sur le web, cela peut être plus délicat. Quoi que. Car aujourd'hui, la plupart des sites web sérieux proposent une grille de tailles par fabricant, ainsi que le retour possible pour échange ou pour remboursement.

Donc pour revenir à la taille, selon la longueur de nos pieds (gauche et droit), selon que nous ayons un pied "fort" ou pas, selon que notre voûte plantaire soit creuse ou plate, selon l'épaisseur des chaussettes que nous mettons, selon les semelles que nous portons, selon que nous pratiquions plutôt en été ou plutôt en hiver, oui, il faudra sans doute prendre un peu plus grand que sa taille habituelle. Est-ce 1/3 de pointure de plus ? 1/2 pointure de plus ? 2/3 de plus ? 1 pointure de plus ? Il n'y a malheureusement pas de réponse toute faite.

On dit généralement que, chaussure ouverte, on doit pouvoir glisser l'épaisseur de son index entre son talon et l'intérieur de la chaussure, ceci étant plutôt valable pour les chaussures montantes et un peu rigides. Disons simplement qu'il est plus facile d'adapter une chaussure un peu trop grande (avec une semelle de maintien, ou une talonnette, ou avec une semelle de volume), qu'une chaussure un peu trop petite.

Une petite astuce : à la descente, en randonnée, si les orteils touchent le bout de la chaussure, c'est que celle-ci est trop petite. En effet, c'est le coup de pied qui doit arrêter le pied, et non les orteils. Ces derniers doivent pouvoir bouger librement (mais pas trop non plus) dans ce qu'on appelle "la boîte à orteils". La taille d'une chaussure de randonnée, si elle est bien choisit, vous procurera du confort pendant de longues heures de marche.

 

4. Coup de projecteur sur les ampoules aux pieds (et autres douleurs)


Si nous avons fréquemment (pour ne pas dire tout le temps) des ampoules, c'est que :

  • la chaussure n'est pas adaptée
  • la taille n'est pas adaptée
  • les chaussettes ne sont pas adaptées
  • les semelles ne sont pas adaptées
  • et en dernier recours, que notre pied n'est pas adapté


Dans beaucoup de cas, le simple fait d'utiliser des chaussures mid à tige souple ou des chaussures basses plutôt que des chaussures hautes et rigides réduit considérablement le risque d'ampoules.

Comme nous l'avons dit pus haut, choisir la taille de ses chaussures de randonnée est un art parfois difficile. En tout cas, à la montée, notre talon ne doit pas (trop) décoller. Et à la descente, c'est notre coup de pied qui doit arrêter le pied, et non les orteils...

Les ampoules peuvent également être dues à des chaussettes trop chaudes, en été notamment. N'oublions pas que notre pied chauffe pendant une randonnée, et qu'il a tendance à gonfler. Priver son pied d'une bonne respiration / aération, c'est prendre le risque de contracter des ampoules. N'hésitons pas à avoir au moins deux paires de chaussettes dans nos placards : une paire pour l'hiver (haute et chaude), et une paire pour l'été (légère et respirante).

Un pied en mauvaise position dans une chaussure provoquera à coup sûr des ampoules, voire des douleurs dans le pied, le genou, le bassin, ou le dos. Les pieds sont la base. Or si la base n'est pas parfaitement stable, ce sont les organes plus hauts qui vont devoir compenser ce manque de stabilité. Selon la forme de sa voûte plantaire (normale, basse, ou haute), on n'hésitera pas à bannir la semelle fournie d'origine (dite semelle de propreté) pour une "vraie" semelle de maintien.

Si malgré tout ceci vous avez toujours des ampoules et/ou des douleurs, nous vous conseillons de consulter un orthopédiste.

5. Chaussures Goretex, ou pas Goretex, c'est la question


Ah la fameuse membrane Goretex ! Imperméable et respirante, nous disent les aficionados. Mais comme il n'y a rarement qu'une seule vérité, opter pour des chaussures doublées en Goretex, ou pas, eh bien tout dépend ! Mais grosso modo, on peut dire que dans 90% des utilisations, une membrane Goretex se justifie. 

Un pré et sa rosée du matin, un ruisseau à traverser, une ondée pendant la journée qui apporte un peu de pluie, autant de raisons de choisir une membrane Goretex.

Si on randonne vraiment par temps chaud, ou dans des pays où nous sommes certains de ne pas rencontrer d'humidité, alors on préférera un modèle sans doublure Goretex. Pourquoi ? Parce que nous risquons d'être plus mouillés de l'intérieur que par l'extérieur. La faute à ? La transpiration générée par nos pieds. Dans tous les cas, membrane ou pas, bien aérer nos pieds lors des phases de repos, les laisser sécher à l'air libre, permettra un confort sans égal.
 

6. Chaussures de randonnée : légères !


On ne dirait pas comme ça, mais 100 grammes économisés par chaussure, multipliés par le nombre de pas que l'on fait lors d'une randonnée (des milliers en une seule journée, parfois plus), alors on comprend mieux l'importance de ne pas surcharger ses cuisses avec des chaussures trop lourdes !

Des chaussures légères sont souvent gages de confort. Même en alpinisme. Aujourd'hui, une chaussure basse ne devrait que rarement dépasser les 400 grammes. Tout dépend de l'utilisation, c'est évident (on ne demandera pas les mêmes critères de légèreté à une chaussure taillée pour la très haute altitude par exemple), mais rechercher la légèreté fera du bien à nos cuisses, permettant ainsi une progression rapide et confortable.

7. Une chaussure de randonnée "à tout faire", ça existe ?


On aimerait vous dire "oui", mais malheureusement, c'est compliqué. Quoi que. Si on ne randonne que l'été (et fin de printemps / début d'automne), une seule paire de chaussures moyennes à tige souple ou de chaussures basses de randonnée fera parfaitement l'affaire.

Si on envisage de pratiquer également en hiver (raquettes par exemple), alors il faudra opter pour une chaussure à tige haute avec membrane imperméable.

 

8. Elles sont trop belles !


Pourquoi devrions-nous porter aux pieds des chaussures moches et/ou qui ne nous plaisent pas ? Être fier des chaussures que l'on porte n'est pas réservé qu'à la gent féminine. L'offre actuelle des fabricants est telle qu'il est tout à fait possible de trouver belle chaussure à son pied, tout en donnant la priorité au confort. Design, couleurs, technicité, matières, l'offre est pléthorique, alors profitons-en !

 

Notre avis


Nous l'aurons compris : une chaussure de randonnée se doit d'être confortable, avant tout. Randonner sans douleurs ni souffrances devrait être le leitmotiv de toute personne arpentant nos chemins alpins ou d'ailleurs.

Les idées reçues sur les chaussures de randonnée n'ont qu'un seul but : être contredites ! Recherche de confort, suppression des douleurs, légèreté, design, chaussures basses pour la majorité des randonneurs, tels sont les discours qu'on n'entend que trop rarement dans les magasins et sur le web.

Il n'y a pas de vérité établie, encore moins dans le domaine des chaussures de randonnée. Telle chaussure conviendra parfaitement au pied d'un de vos amis, mais ne conviendra pas forcément au vôtre. Trouver chaussure à son pied mérite qu'on y passe un peu de temps. Affiner avec la bonne paire de chaussettes et avec la bonne semelle devrait permettre de longues heures de marche et de plaisir.

Mise en ligne le 07/08/2018

Date de dernière mise à jour : 28/09/2023